On le sait bien, les temps changent, les moeurs aussi. On vit une époque trouble, où des changement de paradigme opèrent à chaque coin de rue, s’entremêlant à une peur tout aussi imprévisible du futur. Les valeur atavique portés par nos ancêtres s’estompent, la franchise d’un bon verre de vin banc à 11h du matin se heure à la prudence du pusillamine qui préfère le politiquement correct au correct de la politique.
Dans des périodes changeants, lesdites valeurs ataviques font office de barres de métro, auxquelles se tenir pendant que les prétendus « valeureux » se heurtent sans vergogne aux aisselles de plus avisés. Des barres de métro lucides non seulement par la chromature de leur acier, mais aussi par l’envergure de leur prestance. Des barres turgides comme les verges que les féministes aimeraient voir frustrées, des barres solides comme les valeurs qui les ont conçues, des ba qui – mes chers lecteurs et mes chères lectrices – on pourrait appeler sans hesitations des bastions contre la barbarie.
Il était un temps ou le journalisme était une pelle au service de La Civilisation. Il était un temps où ce magnifique tourbillon de professions (typographes, correcteurs, rédacteurs, stagiaires à café) creusait le fossé qui separait les vaillants des non vaillants, les justes des injustes, les malfaiteurs des bienfaiteurs. Il étais un temps, hélas, il y a fort longtemps. Cela fait longetmps qu’il en est plus.
Cette pelle, rouillée par le lâcheté, par une pretendue déontologie professionnelle, par l’élitisme et par la rouille elle même, il est temps de la sortir du cabannon au fond du jardin. Le printemps est venu, les bourgeons poussent et une nouvelle époque se lève. On est fier d’en faire partie.